Les États-Unis ont adopté une politique de deux poids, deux mesures en ce qui concerne les effets de la guerre et la crise humanitaire lorsqu’il s’agit d’Israël, a déclaré Hala Rharrit, une diplomate américaine qui a démissionné en signe de protestation contre la politique américaine sur la guerre à Gaza.
Hala Rharrit, une diplomate américaine qui a démissionné pour protester contre la position de l’administration de Joe Biden sur la guerre entre Israël et le Hamas, a déclaré qu’elle craignait que les États-Unis ne soient du « mauvais côté de l’histoire ».
Au moment de sa démission, Rharrit était porte-parole du Département d’État pour la langue arabe.
Même si les administrations Biden, y compris le président des États-Unis lui-même et son secrétaire d’État Antony Blinken, ont de plus en plus critiqué la conduite israélienne de la guerre au cours des derniers mois, une partie de l’administration considère que c’est trop peu et trop tard. Il y a eu au moins trois départs très médiatisés en signe de protestation.
« Je suis fondamentalement préoccupée par le fait que nous sommes du mauvais côté de l’histoire et que nous nuisons à nos intérêts », a déclaré Mme Rharrit, selon CNN.
Si Rharrit a été la première diplomate à démissionner, deux autres fonctionnaires du département d’État, Josh Paul et Annelle Sheline, ont également quitté l’administration Biden en signe de protestation. En interne, des « câbles de dissidence » ont également circulé, qui font référence à des mémos adressés à Blinken par des fonctionnaires en désaccord dans le cadre d’un « canal de dissidence » mis en place à l’époque de la guerre du Viêt Nam.
Les États-Unis ont deux poids, deux mesures en matière de guerre et de crise humanitaire
Rharrit a déclaré qu’il y avait deux poids, deux mesures dans la politique américaine lorsqu’il s’agissait des effets de la guerre et de la crise humanitaire.
Dans une interview accordée à CNN, Rharrit a mis en évidence ce « deux poids, deux mesures » et a déclaré que la politique américaine ne pouvait pas faire d’exceptions aux principes.
Elle a déclaré : « En tant qu’États-Unis, nous devons nous en tenir à nos principes. Nous ne pouvons pas faire d’exceptions. Nos alliés et nos adversaires nous observent et cela nous nuit en tant que nation. Ce n’était qu’une succession de frustrations dévastatrices. J’ai continué à espérer jusqu’à ce que je me dise qu’il fallait que je commence à planifier. Je ne pense pas que les choses vont s’améliorer ».
Rharrit a déclaré qu’il n’y avait pas de moment particulier qui l’avait poussée à démissionner. C’est plutôt la montée en puissance, tout au long de la guerre, d’une politique américaine « déstabilisante » qui l’a poussée à démissionner.
L’anti-américanisme a augmenté, la cote de popularité a chuté au Moyen-Orient ».
Grâce à des sondages répétés, Rharrit a constaté que le sentiment anti-américain augmentait au Moyen-Orient en raison de la position de l’administration Biden sur la guerre entre Israël et le Hamas.
Rharrit a également déclaré qu’alors que son travail en tant que porte-parole arabe consistait à s’adresser à un public arabe, ses points de vue étaient très éloignés et « axés sur un public américain interne ». Elle a prévenu le département d’État que cette approche serait « perçue comme déshumanisante pour les Palestiniens » et c’est ce qui s’est passé.
« C’est en effet ce que nous avons vu. Les sondages ont révélé un anti-américanisme croissant et une chute de notre popularité dans toute la région, dans des pays où nous entretenions d’excellentes relations », a déclaré Mme Rharrit.
